Photo by Shawn Morris-March 2006 ================ Shokooh Mirzadegi ================ En lisant ce poème, dont l’auteur souhaite que ce soit un point de ralliement entre les femmes et les hommes, qui se réunissent le 8 mars dans un parc à Téhéran. J’ai pensé le traduire pour tous. Espérant que le rêve de son auteur (Chokuh Mirzadegi) se réalise aujourd’hui, le 8 mars 2006… Merci de le lire. « Cite Internet Guya ». Parviz.Abolgassemi |
Je jure aux chevaux de…Aux femmes et aux hommes de mon pays, Qui seront au Park Laleh (à Téhéran) le 8 Mars… ======================================================================== Tu m’accompagnes telle une ombre Dans une forme géante et invisible Dans la ville de bruit et La rue silencieuse.
Tu fais de sorte que le soleil ne brunisse pas ma peau Et que la pluie ne lave pas mes chevaux. Tu remplie l’air par toi-même Et dans la mer tu apprends aux poissons A ne pas passer à mes côtés Dans les plaines tu demandes aux oiseaux De ne pas chantent avec moi. Tu ne supportes pas Que, dans le désert chauffé à blanc, La rosée se pose sur mes lèvres Et que la fraîcheur de l’eau des rivières Touche ma peau.
Et avec une telle gentillesse Jour et nuit tu viens à ma maison Tu t’introduis dans mes chambres Et tu déchires mes dessins Tu brûle mes poèmes et tu brises mes statuts
Que tu es gentille ! Avec une allure hautaine et fière Te t’introduits dans les coins les plus intimes de mon monde Là où la soie des rideaux boit du soleil Et se transforme en or sur le blanc du lin.
Tu t’assoies près de ma tête Et avec tes yeux éternellement éveillés Tu guètes Comme s’il y avait l’intention d’un baiser Ou des caresses d’une main Qui n’ont aucun lien avec toi. Avec gentillesse tu me demande Qu’entre chaque baiser Je maudisse trois fois Satan Et entre chaque caresse Je pense au fouet ! Que je sois patiente, docile et silencieuse.
Et quelle générosité En récompense à ma patience et ma docilité Tu m’invite en ton royaume Aux maisons poussiéreuses et sans lune Avec des herbes pâlies et tremblantes Et des fleures muettes à la tête penchée Qui sans gaîté et bonheur Tournent autour d’elles-mêmes.
L’homme gentil Dans le pays de qui Tu me promets en un amant Qui est de la ligné des maîtres Avec l’odeur de désires morts Dans une soif froide et sans fin Avec une tête qui ne se souvient point De la forme des caresses.
Ainsi tu es prévenant, mais moi … Je jure par des chevaux galopant au fort souffle Que j’ai donné rende-vous ici-même, proche de la liberté, A un homme.
Il est assis dos à toi Beau et grand Ayant passé les sept contrées Qui furent entièrement amour et amour et gazelles
Vois-tu c’est mon homme Qui tel le parfum de demain Ne se finit jamais Il n’a pas honte d’aimer et il ne possède point de fouet Il est le feu sacré Il ne possède nullement Il ne désire point que je sois brûléeEt il ne veut point ma patience.
Un être de la ligné de poisson, de l’eau et de la Lumière De l’essence du blé et du raisin Qui n’est pas posé sur ton trône Mais assis à mes pieds !
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